Rodolphe

J’ai 34 ans, je suis agriculteur en grandes cultures.

Lors du départ en retraite de mon voisin en 2010, j’ai repris une partie de son exploitation. Actuellement, ma ferme couvre une surface de 50 ha où je produis  du colza, du blé, de l’orge, des pois, du lin et de la betterave.  Je travaille seul sur mon exploitation mais depuis 2 ans, je suis associé avec mon ancien employeur dans une entreprise de travaux agricole ce qui nous permet d'utiliser le matériel en commun avec un complément de matériel en CUMA (Coopérative d'utilisation de matériel Agricole)

J’ai fait un bac scientifique et 2 BTS (production végétale puis gestion et maitrise de l’eau). Mes grands-parents étaient agriculteurs et dès l'âge de 16 ans, je travaillais déjà pendant les vacances dans une ferme voisine de chez mes parents.

Je suis agriculteur mais je travaille aussi à préserver la biodiversité...

Je cultive 1 ha de plantes, spécialement semées pour nourrir les abeilles, pollinisateurs et auxiliaires de culture (coccinelles). Un voisin apiculteur a installé des ruches sur cette plateforme pour tester chaque année les mélanges de fleurs. Les agriculteurs ont besoin des pollinisateurs.  

Chaque année, au sein d'un GIEE (Groupement d'Intérêt Ecologique Economique), j’expérimente les mélanges pour mieux les adapter aux besoins des abeilles. Nous avons constaté que la date butoir de fin des semis (actuellement au 30 mai, défini par le Code rural) n’était pas adaptée aux abeilles qui n’ont plus de fleurs à butiner à l’automne et les fragilise pour l’hiver.  Nous aimerions pouvoir la décaler au 30 juin. Nous avons fait un partenariat avec un lycée agricole et le syndicat Abeille Normande du Calvados pour mettre en place un rucher école : il permet aux élèves de mieux comprendre le cycle des abeilles.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Je mets en place des bandes réservoir à biodiversité avec des plantes comme la fétuque (graminée) et du trèfle blanc : ce sont de très bons couverts pour les oiseaux, le petit gibier et les insectes. Ils mangent les ravageurs de cultures comme les pucerons et les limaces. Mon objectif sur le long terme, serait de limiter l’apport d’intrants et d’anti-limace. Chaque année notre GIEE organise un évènement de sensibilisation à destination des acteurs publics.